L'évêque de Châlons, Charles de Poitiers avait reconnu en 1407 l'authenticité du Saint-Nombril détenu depuis le XIVéme siècle par la collégiale Notre-Dame-en-vaix. Trois siècles plus tard, l'impiété, la jalousie et le rationalisme cartésien aidant, les croques-reliques peuvent en toute impunité détruire le divin ombilic. L'affaire fit cependant grand bruit et inspira à un rimailleur anonyme un poème burlesque publié par Edouard de Barthélemy en 1876 dans ses "variétés châlonnaises" conservées à la Bibliothèque municipale de Châlons-en-Champagne.
Il existait dans l'église Notre-Dame de Châlons de toute ancienneté une relique dite du Saint-Nombril qui était l'objet d'une dévotion considérable et attirait de nombreux pèlerins. Son existence est constatée dans un rituel de 1322. En 1407, l'évêque Charles de Poitiers en fit la translation, le 8 décembre. Au commencement du XVIIIème siècle, Mgr Gaston de Noailles résolut de mettre fin à une erreur qui lui paraissait regrettable pour la dignité de la religion. Un soir, accompagné de quelques notables et d'un chirurgien, il fit ouvrir l'armoire où était conservée la relique et il visita le reliquaire qui était de vermeil. On y trouva un morceau d'étoffe de soie rouge et quelques fragments poussiéreux dans lequel le médecin ne reconnut aucun caractère certain. Le prélat fit dresser procès-verbal, emporta le reliquaire et partit avec pour Paris. Cette expédition causa une excessive irritation à ChâIons. On dénonça le fait à la chambre des requêtes du Parlement, mais un arrêt très promptement rendu déclara l'incompétence de la cour. Mgr de Nouilles rendit alors le reliquaire vide aux marguilliers de la paroisse Notre-Dame et l'affaire en resta là. De nombreux factums furent imprimés pour et contre à Châlons. Ils sont aujourd'hui très rares. Nous ne ferons que les indiquer, mais nous croyons curieux de publier ce petit poème absolument inédit et dont nous ne connaissons pas d'autre exemplaire que la copie manuscrite ancienne que nous possédons. Ce poème est spirituellement tourné par un admirateur évidemment du Lutrin de Despréaux. Il intéresse au plus haut degré Châlons dont plusieurs notables sont mis en scène. Nous le reproduisons avec les notes qui sont jointes au texte, en ayant le regret de ne pouvoir fournir sur l'auteur aucune indication suffisamment précise pour être produite.
Edouard de Barthelémy,
12 mars 1876
Texte du poème dans le Petit Catalaunien Illustré N°32
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• 13/09/2008 - le comble